ON NE BADINE PAS AVEC L'AMOUR d'Alfred de MUSSET
Mise en scène d'Emmanuel Billy
Création en janvier 1994 à la chapelle St Louis à Rouen
UN ORATORIO de cinq femmes, trois hommes et une enfant, pour la seule pièce de l'ouvre de Musset où l'auteur propose un chour. Comme dans la tragédie grecque, ou du temps du théâtre élisabéthain, une troupe de comédiens raconte l'impossible rencontre de Camille et Perdican.
UNE HISTOIRE :"Rendez-vous à midi à la petite fontaine". Ce n'est ni un rendez-vous crapuleux, ni une petite annonce, ni un appel de détresse. Alors. Camille aime Perdican. Perdican aime Camille. Séparés depuis dix ans, ils se retrouvent pour être marié. Mais l'orgueil de Camille et la légèreté apparente de Perdican se heurtent aussitôt. Suivront-ils le souhait de leurs parents ?
REVUE DE PRESSE :
On Ne Badine Pas Avec L'Amour, ou la règle du jeu
L'intensité et l'énergie de cette équipe nous ont séduits. La pièce de Musset est prise à bras-le-corps, elle est étreinte, embrassée et embrasée : elle surprend par sa fraîcheur, la fraîcheur et le culot qu'elle dut avoir à sa création. Il y a dans le spectacle de la démesure, un peu d'exagération, beaucoup d'insolence, mais soudain, dans une plage de silence, la force de l'écriture vibre, la vision apparaît, et "la petite fontaine" d'émotion coule comme jamais.
Printemps du Théâtre. Volcan. Avril 1995
La Troupe de l'Escouade a la verdeur un peu acide des jeunes gens, elle en a l'impertinence. Elle en aurait aussi la naïveté, sauf que tout le joyeux désordre qu'elle installe - et qui prend parfois l'allure d'un indescriptible chahut - nous conduit insidieusement au cour même de la pièce cruelle de Musset, où le badinage est à l'extrême fin synonyme de perversité et de méchanceté. C'est là que les jeunes protagonistes aux débordements immatures basculent dans le jeu mortel pour les uns, pour les autres dans la perte définitive des illusions qu'engendre le mensonge, fut-il de leur âge. La Troupe de l'Escouade ne manque pas de cette justesse susceptible de nous toucher.
D.S.N. Dieppe
...Jeux de Rôles
Ces moments de parfaite fusion ont permis des scènes extraordinairement belles et intenses. Avec une telle scénographie, une telle mise en scène, les comédiens et comédiennes de l'Escouade pouvaient s'impliquer dans l'histoire d'amour compliquée de passion et de mensonge qu'est "on ne badine pas avec l'amour". S'impliquer dedans, totalement, comme s'y était impliqué Musset (alors en crise sentimentale) en l'écrivant. Jouant les jeux et les rôles authentiquement, ils en ont actualisé le propos. Ils ont fait du théâtre contemporain avec une pièce romantique. . Je crois que de dedans sa tombe, Alfred de Musset a vu le spectacle. Alfred de Musset, comme on pouvait le penser, s'est retourné dans sa tombe. Il ne pouvait pas faire autrement en prenant son pied.
Infos Dieppoises. 20/05/94
